Awakening in the Silence
Avez-vous déjà assisté à un événement où on vous a demandé de faire une pause de 2 minutes de silence ? C’est un moment très partagé qui offre l’espace non seulement pour réfléchir à un récit, mais aussi pour en créer un nouveau. Awakening in the Silence a accueilli 18 étudiants de Yale-NUS Singapour pour un atelier de classe.
Les étudiants et moi avons parcouru 3 lieux afin d’expérimenter le pouvoir du silence. À Cracovie, nous avons observé comment les religieuses de Siostry Klaryski pratiquaient le rituel de leur journée dans le silence liturgique. Le jour de Yom Kippour, nous sommes allés à Oświęcim [Auschwitz]. Au Centrum Św. Maksymiliana, nous avons visité une exposition d’images dessinées et peintes par Marian Kołodziej dont le travail a influencé ma propre pièce Pokój w Pokoju. Nous sommes ensuite allés à la mine de sel de Bochnia, dormant 2 nuits dans des chambres situées à 250 mètres sous terre. Durant cette période, nous avons joué un morceau arrangé pour corrugaphones et chanteurs intitulé A Grave in the Air : rien n’a été manipulé dans l’enregistrement, les échos étaient naturels – notre scène de concert était un tunnel de 250 mètres après tout !
Ce cours a posé trois questions aux étudiants: même un bref silence peut-il nous injecter dans un espace où nous pouvons nous concentrer et absorber l’expérience ? Le silence est-il si profondément réel qu’il peut nous permettre de réfléchir à certaines choses que nous ne pouvons pas mettre en mots ? Le silence peut-il réveiller notre dépendance à l’égard de quelque chose de plus grand que nous-mêmes ?
